mardi 17 mai 2016

White Fang - L'interview Bong Partie 2



 English version here.


Et voici ci-dessous la 2ème partie et fin de notre rencontre avec les White Fang. Si vous avez loupé la 1ère, c’est ici.

Pour informations, White Fang est actuellement en tournée en Europe, à ne manquer sous aucun prétexte, et leur dernier album, Chunks, est sorti il y a quelques mois chez Burger Records





x À propos de White Fang, vous vous décrivez comme : “It’s about partying and being wild and free. (White Fang, c'est faire la fête, être sauvages et libres)”

Rikky: On fait les choses sérieusement, mais on ne se prend pas trop au sérieux. On paie notre manager, on organise les tournée, on ne fait pas que vomir par terre et se rétamer dans les escaliers ou autre. Bon, ok on fait ça aussi. Mais pour en venir au fait, je pense qu’il manque quelque chose dans la musique rock “formelle”.


x Comment ça ?

R : J’écoute beaucoup plus de rap et de dance music que de musique à guitare, même si il a plein de groupes que j’apprécie. Mais il y en a quand même peu aujourd’hui, car c’est comme devenu un job sérieux pour certains. Tu as les discours à la Pitchfork “ce mec a écrit la plus belle chanson de cette génération, j’en tombe des nues, et je sens tellement l’émotion de quand j’ai tout perdu quand je t’ai perdu toi…” Non mais c’est quoi ce délire???
Où sont passé les trucs à la Twisted Sisters, les Mötley Crüe - Girls Girls Girls, ou Poison, Unskinny bop bop!!! Tu le trouves où le fun et le show maintenant?
Les groupes fun sont bons aussi! On se prend au sérieux pour pouvoir être bons, et ne pas faire perdre leur temps aux gens.
Et on ne veut pas être les mecs en veste en cuir, bien foutus avec la bonne coupe de cheveux, qui ont le look cool à n’importe quelle heure de la journée : “ Il faut que je la joue cool, à la Joy Division, comme Marc Bolan ou à la mode 60’s, ou peu importe ton trip”.
Moi je suis dans le moment présent et je n’aime pas vivre dans le passé. Et je pense que la plupart de la musique rock est trop nostalgique. Les gens veulent trop s’inspirer de quelque chose qui était super cool à une époque, comme s’ils voulaient tellement en faire partie qu’ils se persuadent qu’ils en sont maintenant.


x Et donc votre façon de voir la musique ?

R : Ne pas avoir qu’une seule facette. C’est important car tu ne peux pas juste prétendre à une seule chose. Et j’aime tellement la musique que je veux pouvoir en faire ce que je veux et ne me limiter à rien !
Si tu aimes vraiment la musique, si tu veux faire passer ça à ton public, ce n’est pas une question de genre, c’est tout ce que la musique représente, et tu dois être ouvert à tout ce qui se fait. Même si tu n’aimes pas, réécoute, dans un an, tu verras, tu l’entendras complètement différemment.

J’ai eu une grosse période Britney Spears, puis je suis passé à Slayer, puis Ween, puis Young Thug etc… J’aime tout moi. Il y a beaucoup de gens dans le rock, ils ont un uniforme, un look, comme un gothique, un punk, un métalleux, et la musique est pareil, mais ça en devient un accessoire pour le look, comme un bracelet ou un collier, un accessoire pour le style qu’ils ont déjà. Et au final, la musique n’est pas la chose la plus importante pour eux.

Funkle : Je pense que les gens sont complexés de paraitre stupide, c’est le gros point. Quand ils marchent dans la rue, à chaque pas à se demander « est ce que je suis bien, est ce que je parais bien, est ce que je parais bien… » On n’a pas le temps pour ça dans la vie mec!

R : Voilà, et tu te retrouves sur ton lit de mort à finir par te dire « j’ai tout raté ». Ma philosophie, c’est juste de me dire, vis ta vie sur le moment, tout en prenant le temps de méditer sur toi, tes objectifs, tes propres limites, et avec ça, tu peux foncer, suivre ton instinct. Et si à travers tout ça tu restes quelqu’un de bien, il n’y a aucune raison pour que ça emmerde quelqu’un d’autre.

Après, sur la musique en général, je trouve ça assez excitant car les choses se passent plutôt bien en ce moment mais je pense que le meilleur est à venir. Il a plein de jeunes qui vont sortir des choses vraiment cool.
Et j’ai une grande croyance dans le songwriting. Je pense que la musique rock peut faire se tourner les gens de nouveau vers les textes, enfin dans une certaine mesure.
Mais bon, qui sait, en fait j’en sais rien, je suis juste un fumeur de weed.





x Et tiens, ça vous fait peur tout ce four autour de Trump ?

R : Mmm, non, je pense que quiconque sera élu, ça aura déjà été décidé, c’est comme la WWF.
Mais il n’y a pas grand-chose à craindre.
F : Je pense que le futur semble assez sombre, pour pleins de raisons mais ça n’a pas de lien avec ce naze de Trump ou un autre.
R : Le vrai problème, c’est la richesse des gens, et la répression, et les faibles.
F : Et toutes ces firmes diaboliques qui dirigent le monde.
R : Les banques ont déjà choisi un président.
F : Et si seulement être président ça changeait quelque chose…
R : Ce ne sont que des distractions. Quand on était au Brésil il y a quelques semaines, les gens étaient dans la rue pour virer la présidente, c’était fou, avec des émeutes partout. En ce moment, ils ont bloqué Whatsapp là bas. Ils ont dépensé tout l’argent du pays pour ces putains de jeux Olympiques alors qu’il y a des ponts qui s’effondrent…
Ils veulent que tu pense à Donald Trump, ils ne veulent pas que tu penses à ce qui se passe vraiment, comme les gens qui meurent ou crèvent la dalle car le gouvernement fait n’importe quoi. Trump n’est pas le problème, ce sont les gens qui l’écoutent. C’est comme American Idol, mais en vrai, c’est flippant.


x Quelques mots sur vos autres projets et leur évolution ? Unkle Funkle, Free Weed, Jerry Rogers, The Memories

R : Concernant White Fang, on va rester sur l’idée d’être stupides mais avec plus de fond. Notre prochain album, et les nouvelles chansons qu’on est en train d’écrire seront tout aussi stupides mais aussi plus politiques. Ça prendra plus de sens si tu lis les textes, mais comment dire, sur le fait de grandir, d’évoluer dans un endroit fermé, dans une boite, et pouvoir en sortir, et d’avoir le choix de tout ça. Toutes les merdes qui se passent dans le monde, on en est conscient, mais à côté de ça, moi je suis dans mon van avec mon groupe à me bourrer la gueule avec mon gros bide. Cette dualité là, du fait qu’il y a aussi une raison à notre stupidité, c’est une façon de voir les choses. C’est la nature de White Fang.

The Memories, c’est assez ouvert. Je pense qu’on va de plus en plus jammer. On va aussi travailler pas mal de chansons de nos albums qu’on a jamais joué en live, et aller vers un truc à la Grateful Dead, pas musicalement, mais pour le côté libre.



Et pour Free Weed, j’écris plus de dance music, Funkle produit et j’écris et chante, avec comme thème le sexe, et la répression qu’il y a autour, comment ça créé des déviances, et pourquoi la liberté sexuelle est une bonne chose.



F : Unkle Funkle : Je viens juste de sortir mon nouvel album donc je me sens assez libre de l’amener vers une autre direction artistique. J’aime bien l’idée de pouvoir former un groupe autour de ça, et donc d’avoir un autre regard sur mes compositions. Si tu écoutes la plupart de mon travail, c’est de la dance music, c’est une route que j’ai pris assez doucement, en termes de production. J’ai aussi envie de produire et d’écrire pour d’autres artistes à LA ou ailleurs. Et j’ai ce nouveau projet avec Colleen Green d’ailleurs, une collaboration, plutôt assez dansante.



J : Jerry Rogers : J’ai presque fini mon nouvel album, qui sera dans un trip un peu hippie, avec des chansons à propos de tout et n’importe quoi, mais de façon simple et jolie, comme moi coincé sur une île par exemple. Je pense que ça sera prêt pour la fin de l’été.




x Au fait, vous avez fumé de la weed avec Justin Bieber ?

R : nooon, j’ai même pas pu lui parler malheureusement.
J : J’ai un pote qui a pissé à côté de lui.
R : Et ? petite zizi de bébé (little baby dick) ?


x Bonus Free Weed :

Rikky : J’ai du essayer toutes les weed les plus chères de la plupart des coffee shop d’Amsterdam, et je peux te dire qu’il n’y en avait aucune qui se rapprochait de celles de LA, même si elles restent bonnes en Hollande. À LA, c’en est arrivé à un point ou c’est tellement devenu une grosse industrie, qui brasse beaucoup d’argent. Tu as tous ces scientifiques fous qui se tirent la bourre pour produire le meilleur produit. Dans beaucoup de shop, ils doivent préciser le pourcentage de THC, en général c’est autour de 25% pour 10 dollars le gramme et c’est définitivement ce qui se fait de mieux. Si tu prends les classements de High Times magazine, à chaque fois la meilleur weed du monde vient de LA ou d’Oregon, jamais de Hollande. Peut-être qu’il y en a de la bonne là-bas mais ça doit plus se trouver en banlieue ou dans les petit coffee shop. Dans les endroits touristiques je pense qu’intentionnellement, ils ne proposent pas les plus fortes, histoire de ne pas se retrouver emmerdés avec des touristes complètement défoncés.

 


Merci aux White Fang, pour leur gentillesse et leur bonne humeur. 
Retrouvez-les en tournée et sur le web et vous pouvez relire la première partie de l'interview ici.
Merci également à Wild Wax Shows et Dolphin Lovers

B. / FGC 

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